L’approche la plus favorable, que l’on pourrait appeler le modèle allemand (parce qu’il a été communément appliqué dans les terres allemandes depuis le Moyen Âge), consiste à traiter la prostitution comme n’importe quelle autre profession et à appliquer une réglementation appropriée (les citoyens peuvent être officiellement employés ou indépendants en tant que prostitués).
Dans ce modèle, les maisons closes sont gérées comme des entreprises ordinaires (mais elles peuvent être tenues d’obtenir au préalable une licence spéciale). Les pays qui suivent ce modèle sont indiqués en vert sur la carte ci-dessous. Notez que la Hongrie et la Lettonie suivent un modèle similaire, mais les maisons closes sont illégales. De manière assez surprenante, la Turquie et la Grèce suivent le modèle allemand, mais avec une réglementation stricte. Par conséquent, la grande majorité des prostituées de ces pays travaillent dans l’illégalité.
Le modèle du laissez-faire (représenté en bleu) ne reconnaît ni n’interdit la prostitution. Les prostituées opèrent en dehors du contexte légal et ne paient généralement pas de taxes. Les maisons closes, le proxénétisme et les autres formes d’exploitation d’autrui sont interdits (puisqu’il n’existe aucun moyen d’employer légalement une prostituée), mais les maisons closes sont généralement tolérées et fonctionnent officiellement comme des salons de massage ou des hôtels à l’heure.
Le modèle suédois (plus récemment appelé aussi modèle nordique) interdit de payer pour avoir des relations sexuelles mais applique des politiques de laissez-faire à l’égard des prostituées elles-mêmes. En d’autres termes, si une personne a des relations sexuelles avec une autre personne en échange d’argent, la partie qui paie commet un crime, tandis que la partie qui reçoit ne le fait pas.
Ce modèle a été adopté pour la première fois en Suède en 1999, mais s’est depuis étendu à d’autres pays européens, dont la France en 2016. Les pays qui suivent ce modèle sont indiqués en violet sur la carte ci-dessous, et le montant (ou la durée de prison) indiqué correspond à la peine maximale encourue par l’acheteur selon la loi.
Enfin, le modèle prohibitionniste rend l’acte de prostitution (vente de sexe contre de l’argent) illégal, ce qui signifie que la personne prostituée, et non le client, commet un crime ou un délit. Les pays qui suivent ce modèle sont indiqués en rouge, et le montant (ou la peine de prison) indiqué correspond à la peine maximale encourue par la prostituée.